Pourquoi ne faut-il pas nourrir les animaux sauvages ?

Il est parfois tentant de mettre un peu de pain rassis de côté, puis d’aller nourrir les oiseaux rencontrés en bords de Seine, ou encore à l’étang de Saint-Cucufa. Si cette pratique naît généralement d’un bon sentiment, cela s’avère néfaste pour la santé, le comportement et l’environnement de ces espèces sauvages.

Aller nourrir les animaux est parfois un moyen d’entrer en contact avec eux, de s’en approcher de plus près pour mieux les observer. Mais en réalité, cette activité met en danger la faune sauvage sédentaire ou de passage, et vient déséquilibrer des écosystèmes parfois fragiles.

L’ensemble des oiseaux présents sur notre territoire (cygnes, canards, bernaches, etc.) sont des animaux sauvages. Certains d’entre eux sont migrateurs. S’ils s’installent dans notre commune, c’est qu’ils y trouvent naturellement tout ce dont ils ont besoin pour s’alimenter, se reproduire et élever leurs petits. En effet, les nombreux espaces verts regorgent de nourriture variée (insectes, larves, graines, plantes diverses) et les oiseaux d’eau profitent de la richesse des plans d’eau (petits poissons, algues). Toute cette nourriture leur apporte protéines et minéraux essentiels à leur santé, contrairement au pain qui ne fait que les rassasier sans aucun apport nutritionnel.

Nourrir les animaux sauvages entraine de nombreux problèmes :

  • Dangereux pour la santé de la faune sauvage : le pain et ses dérivés (brioche, biscottes), principalement composés de sucre et de sel, rendent les oiseaux malades (graves problèmes intestinaux, voire jusqu’à entrainer une malformation des ailes et des difficultés de reproduction). Par ailleurs, la distribution du pain à un endroit attire un grand nombre d’individus d’espèces différentes, ce qui favorise la transmission de maladies et de virus entre eux.
  • Dangereux pour leur comportement naturel : le fait de nourrir des animaux sauvages crée une dépendance à l’être humain qui les empêche de rechercher une alimentation par eux-mêmes. Le phénomène est encore plus marqué chez les juvéniles. Les impacts biologiques peuvent être importants chez les oiseaux migrateurs qui perdent leur instinct de migration lorsque la nourriture est disponible toute l’année. Ils deviennent alors totalement dépendants de cette alimentation artificielle et peuvent se trouver dans une situation mortelle lors de grands froids.
  • Impact négatif sur l'environnement : la nourriture non consommée par les animaux s’accumule au fond de l’eau des bassins, devient alors source de développement de maladies parfois mortelles pour la faune et d’appauvrissement de l’oxygénation de l’eau. Enfin, le pain peut favoriser le développement d'espèces prédatrices omnivores, comme par exemple les rats et les corneilles, qui s’attaquent également aux œufs et aux couvées des oiseaux sauvages.

Si vous appréciez la biodiversité rueilloise, privilégiez une observation à distance, sans interférer. En prenant le temps de vous asseoir, en observant leurs comportements, vous pourrez apprendre beaucoup sur ces animaux sauvages.