L’église de Buzenval fête ses 90 ans

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Le quatre-vingt-dixième anniversaire de l’inauguration de la chapelle  Saint-Joseph de Buzenval nous donne l’occasion de redécouvrir ce bâtiment au cœur de l’architecture du quartier. Retour dans les années vingt.

Dimanche 22 juillet 1923

Après dix ans de négociations et de recherche de fonds interrompues par la Grande Guerre, la chapelle de secours Saint Joseph de Buzenval est inaugurée. Le chanoine Leblanc, représentant de Mgr Gibier, évêque de Versailles, assure la présidence de la cérémonie. Les architectes, Ramoisset Frères, et l’entrepreneur Martin y participent.

Les terrains  de la briqueterie

C’est l’abbé Basler, aumônier à l’institution Saint-Nicolas, qui est à l’origine du projet. C’est lui qui, en juillet 1913, acquiert une partie du terrain de la briqueterie Quinet Frères (1). Dans les archives de l’église se trouvent des documents concernant cette vente. « Ils précisent que 560  m² (sur les 2343 m² achetés) devaient être affectés à la construction d’une église dédiée à SaintJoseph, 662,75  m², aux places et voies à ouvrir, le reste étant destiné aux constructions du presbytère, de la salle paroissiale, d’une cour et d’un jardin », indique Liliane Kalenitchenko, chargée de mission au cabinet du maire et mémoire de la ville.

La chapelle devient paroisse

L’église est donc construite : son armature est en béton, et le remplissage est constitué de briques de différentes couleurs. La nef est à l’origine orientée vers le sud. Un clocher, avec ses trois cloches, y est ensuite ajouté, ainsi que la salle paroissiale, bâtie avec l’aide des enfants du hameau (lire encadré). C’est en 1932 que la chapelle devient paroisse. En effet, face à l’augmentation de la population, l’évêque de Versailles décide de créer cette nouvelle paroisse s’étendant sur les territoires de Rueil, Saint-Cloud et Garches.

Les kermesses

Au fil des années, les abbés successifs, en plus de leurs activités sacerdotales, continuent à occuper les enfants pendant leur temps libre, notamment le jeudi et durant les vacances. La salle paroissiale, avec ses agrès et son cheval d’arçon, sert de salle de gymnastique. Ensuite, elle devient salle de cinéma et de théâtre. « La fête du mois de juin était le couronnement de ces activités ludiques, expliquent Béatrice et Jean-Claude Barbance, responsables du journal Buzenval se raconte. Même RadioLuxembourg (2) annonçait : “Aujourd’hui, il fait beau, profitez-en, allez tous à la kermesse de Buzenval”. » Ces kermesses sont réputées, et la dernière a lieu en 1965.

Dans les années suivantes, l’église a subi des travaux de rénovation importants. En 1984, l’intérieur est réaménagé. L’autel prend la place de la porte ouest afin d’orienter le prêtre face à l’assistance et les fidèles, vers l’occident. Après l’an 2000, des travaux de nettoyage et de mise aux normes (en particulier pour en permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite) sont effectués et donnent au bâtiment son aspect actuel, tout en respectant les vestiges de son passé.

(1) De nombreux témoignages de l’époque affirment que les consorts Quinet auraient donné le terrain gratuitement.

(2) Ancêtre de R.T.L., Radio-Luxembourg diffuse, pour la première fois, le tour de France en direct en 1934 et récupère la même année les émissions religieuses de Radio Paris, supprimées pr décret

Le hameau de Buzenval

En 1900, entre  le château de Buzenval et le domaine de Fouilleuse s’étendait le hameau de Buzenval, composé de 69 familles (225 personnes, enfants et adultes) habitant dans 49 maisons sans eau ni électricité : les habitants s’approvisionnaient aux puits, aux fontaines ou aux ruisseaux.  On comptait peu  de commerces.  Les commerçants de Garches et de Saint-Cloud venaient en voiture à cheval pour proposer leurs produits. La principale activité économique était la briqueterie Quinet.