L’Arsenal, un quartier de son temps

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Sur les hauteurs de Rueil, l’écoquartier de l’Arsenal avec ses logements et ses services commence à prendre forme. La réalisation de ce projet d’avenir redonnera vie à des terrains partiellement délaissés, qui connurent leur âge d’or au XXe siècle grâce à l’industrie militaire et civile.

À regarder l’histoire de l’Arsenal, l’on se dit que ce secteur a toujours vécu avec son temps, épousant les changements d’époque et les évolutions de la société. Ainsi, il fut pendant longtemps seulement occupé par des paysans qui y cultivaient des céréales et des produits maraîchers, parmi les vergers et quelques vaches. C’est la Première Guerre mondiale qui changera sa destination. Installé en 1865 sur la commune voisine, l’Atelier de construction de Puteaux (A.P.X.), dirigé par l’ingénieur Frédéric Guillaume Kreutzberger, produit le canon de 75, une pièce d’artillerie révolutionnaire. Mais le conflit sature la production. En 1917, l’État décide alors d’installer une antenne à Rueil, qui sera construite sur le Plateau entre 1919 et 1920.

Les Docks de Rueil

Les Docks de Rueil, comme ils sont appelés, abritent des activités de montage d’artillerie et de chars de combat ainsi que des ateliers de réparation, tandis que Puteaux regroupe un bureau d’études et des ateliers de mécanique et d’optique. Le tout à proximité immédiate du fort du Mont-Valérien, qui offre un magnifique champ de tir. Une portion de tramway longue d’environ 2 kilomètres est même créée entre la gare du Val d’Or à Suresnes et l’Arsenal à Rueil, via l’actuelle rue des Houtraits, pour acheminer les ouvriers en provenance de Puteaux.

Des chars de combat

En 1935, les Docks de Rueil prennent le nom d’Atelier de construction de Rueil (A.R.L.). L’A.R.L. poursuit son développement autour des chars de combat, notamment le fameux B1 puis l’A.M.X., en collaboration étroite avec Puteaux et Issy-les-Moulineaux. L’activité s’oriente également vers l’optique : c’est là que sont mis au point l’épiscope et le périscope. Après la Seconde Guerre mondiale, le site reprend du service et se dote même d’une école professionnelle accueillant 100 élèves, d’équipements culturels et sportifs (volley-ball, football, tennis, judo, piscine…), de salles de réunion et de spectacle. Il emploie alors 400 ouvriers. Un effectif qui bondira à 1500 en 1964, à la suite de la fermeture de l’atelier de Puteaux et son transfert à Rueil. À son apogée, l’Arsenal s’étend sur 14 hectares !

Un nouveau chapitre

L’Otan s’y établit dans les années 1960-1970, pour y développer un système performant de missiles de défense aérienne. Le projet est finalement abandonné et l’Arsenal déménagé en 1975 à Versailles, dans le quartier Satory. Quel avenir pour les terrains libérés ? Du militaire, ils passent au civil. Implantée sur le Plateau dès 1952, la régie Renault en achète une partie au ministère des Armées pour pouvoir agrandir son centre technique (C.T.R.). Le C.T.R. emploiera jusqu’à 3000 salariés dans le secteur de la recherche. Renault règne alors sur le Plateau et devient le premier employeur de la ville.

Hélas, dans les années 1980, la conjoncture se retourne, impactant toute l’industrie française. Le départ du constructeur automobile est annoncé et s’étire entre 1994 et les années 2010.

La page industrielle est tournée ; la Ville saisit l’opportunité d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de l’Arsenal en y créant un écoquartier. Un concept du XXIe siècle qui permettra d’accueillir, dans une démarche équilibrée et respectueuse de la planète, un ensemble de logements, de commerces, de bureaux et d’équipements publics.

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