La Seine au fil de l’eau

Publié le - Mis à jour le

Les balades sur les bords de Seine sont l’un de nos passe-temps favoris. Mais connaissons-nous l’histoire du fleuve ? Savons-nous que notre ville lui doit en partie son nom ?
 

Une importante voie de communication

Malgré la concurrence des routes et des chemins de fer, la Seine demeure toujours une importante voie de communication, comme en témoigne l’intense trafic de péniches (23 millions de tonnes de marchandises transportées et 4,18 millions de km parcourus enregistrés en 2011 !). Certes, ce qui aujourd’hui constitue un atout a eu dans le passé des inconvénients, notamment les invasions.

De « mala mansio »  à Malmaison

Vers 845, les Normands assiégèrent deux fois Lutèce (l’ancien Paris) et en mars 856, ce furent les Vikings, sur leurs rapides drakkars, qui remontèrent le fleuve. Averti par des espions, le roi Charles II le Chauve plaça des soldats à hauteur de l’île de Croissy. Mais les Vikings débarquèrent à Charlevanne et prirent d’assaut le petit port jadis fortifié par Charles Martel. Le combat fut sanglant, et malgré la résistance des soldats et des habitants, les défenseurs furent vaincus. Les pillards massacrèrent la population : les hommes furent pendus, les femmes violées et les enfants crucifiés sur les portes des maisons. L’une d’elles prit le nom de « mala mansio », la « male maison » ou « maison du malheur ». Le souvenir de ce carnage resta longtemps dans les mémoires et fut imprimé dans la topographie, le site étant depuis appelé « Malmaison »... 

De Karoli-Venna aux Closeaux

Si la pêche n’est plus d’actualité sur la Seine, elle constitua longtemps une importante source d’alimentation pour les populations. C’est Charles Martel qui, le premier, fit construire une pêcherie sur la rive gauche (entre Rueil et Bougival) avec un barrage et une vanne dite « Le gord effondré ». Cette pêcherie prit le nom de Karoli-Venna. Elle devint ensuite « Vanne de Charles » puis « Charlevanne ». Après l’incursion des Vikings en 856, la Seine subit une nouvelle invasion normande, suivie d’une longue période de paix. C’est en 1346, en pleine guerre de Cent Ans, que les bords de Seine furent à nouveau ravagés par Édouard Plantagenêt, dit Édouard de Woodstock Brackembury ou le « Prince noir », fils aîné d’Édouard III d’Angleterre. Au XVIIe siècle, la pêcherie de Charlevanne, dont le nom était désormais associé aux « Closeaux », continuait à approvisionner les villages avoisinants et même Paris.