Hommage à nos poilus

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Chaque année, les cérémonies commémoratives du 11 novembre rassemblent autorités civiles et militaires, anciens combattants et citoyens de tous âges autour de plusieurs lieux de mémoire de la ville. L’opportunité de redécouvrir la signification d’un anniversaire centenaire.

11 novembre 1918, 5h15, clairière de Rethondes : la signature de l’armistice à laquelle participent notamment le maréchal Foch et Matthias Erzberger, entérine la capitulation de l’Allemagne au terme d’un conflit qui ensanglanta le monde pendant quatre ans, trois mois et quatorze jours. L’on déplore alors onze millions de morts et six millions et demi de blessés et mutilés de guerre, sans compter les victimes de la grippe espagnole de 1918.
La France a perdu pour sa part plus de 10 % de sa population active masculine, avec les conséquences que l’on sait sur l’équilibre démographique du pays.
Il allait de soi que la Nation endeuillée cultivât le souvenir de ses soldats tombés au champ d’honneur. Alors que fleurissent, dans toutes les communes de l’Hexagone, des monuments aux morts, le Parlement déclare le 11 novembre jour férié, en date du 24 octobre 1922. La tombe du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, bientôt accompagnée d’une flamme ravivée quotidiennement, incarne également l’hommage de la France à ses enfants.

La mémoire de la Grande Guerre à Rueil

Localité de 13 203 âmes lors du recensement de 1911, Rueil devait connaître, de 1914 à 1918, état de siège, mobilisation de ses réservistes, réquisitions, difficultés d’approvisionnement, afflux de réfugiés face à l’avancée allemande et cohortes de blessés. Massivement patriotes, ses habitants contribuent à l’effort de guerre à la hauteur de leurs moyens, investis notamment dans la fabrique de munitions et l’assistance aux hospitalisés et aux indigents. Par ailleurs, quelque 379 Rueillois périssent au front pendant la Première Guerre mondiale.

En 1921, sous l’autorité du maire Louis-François Besche, le conseil municipal vote l’« adoption » de deux villages sinistrés de la Marne, Époye et Tramery, concrétisée par une contribution financière à la restauration de leurs écoles publiques. Dès 1920, une souscription est levée afin de doter la commune d’un monument aux morts, avec le soutien actif du Souvenir français (1). Œuvre du sculpteur Charles Perron, dont le socle est constitué de granit bleuté des Vosges, celui-ci est inauguré le 18 novembre 1923, en présence du ministre de la Justice, du préfet et des élus. En l’honneur de leurs trente compatriotes défunts du corps de volontaires danois de la Légion étrangère stationné à Rueil, les Danois de Paris érigent de leur côté, le 26 avril 1925, un monument commémoratif d’inspiration nordique, dû au sculpteur norvégien Stephen Sinding. Enfin, le cimetière ancien, dont les sépultures de soldats morts pour la France sont entretenues par le Souvenir français, est créé en 1937.

 

(1) La place qui accueille le monument aux morts est baptisée « place du 11 Novembre » en 1968, à l’occasion du 50e anniversaire de l’armistice.