Hippodrome : des champs… aux courses !

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L’organisation du Salon du terroir à l’hippodrome de Saint-Cloud ne doit rien au hasard. Ce vaste espace de nature de quelque 80 hectares – principalement sur notre ville – a longtemps abrité des activités agricoles avant les manifestations hippiques.

Une trentaine de courses hippiques, dont le prestigieux Grand Prix de Saint-Cloud, se tiennent chaque année sur l’hippodrome... à cheval entre Saint-Cloud et Rueil-Malmaison. C’est en 1901 que ce terrain racheté par Edmond Blanc, homme politique – député des Hautes-Pyrénées et maire de La Celle Saint-Cloud – également éleveur de chevaux, commence à accueillir des activités hippiques. Inauguré le 15 mars de cette même année, le lieu, qui abrite aussi un centre d’entraînement, devient rapidement un hippodrome réputé. Le roi d’Angleterre Edouard VII y vient en personne le 1er mai 1905 et ne manque pas de féliciter Edmond Blanc. Il faut dire que le terrain permet des courses sur gazon tôt dans la saison et tard jusqu’en hiver. Très régulière, la piste en herbe de 2300 mètres, comprenant une ligne droite de 500 mètres, se court corde à gauche… Une exception en région parisienne !

C’est ici que se dérouleront les épreuves de polo des Jeux olympiques de 1924.

Champ de tir

Les guerres suspendent les activités de l’hippodrome. Entre 1914 et 1918, le site abrite un hôpital militaire établi par les Canadiens, qui dispense, grâce à un bataillon d’infirmières et un matériel médical moderne, des soins de qualité aux soldats canadiens et français ainsi qu’aux habitants de Saint-Cloud. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’hippodrome est transformé dès 1940 en champ de tir par les Allemands, qui tenteront d’en détruire les installations en 1944. En parallèle, les riverains exploitent une partie du terrain en jardin potager. Une nécessité en temps de guerre qui ramène provisoirement le site à sa vocation originelle.

Au Moyen Âge, le fief de Fouilleuse comprend en effet un château et une ferme entourés de terres agricoles. Plusieurs propriétaires s’y succèdent jusqu’à ce que Napoléon III l’acquière en 1856 pour en faire une ferme modèle, une vitrine de la modernité : des machines à vapeur moissonnent les champs et de nouveaux bâtiments (écurie, vacherie, porcherie, poulailler) sont érigés pour l’élevage. Après la guerre de 1870, le site, en partie détruit, devient un domaine national sur lequel l’État installe une colonie pénitentiaire. De 1872 et 1895, des garçons puis des filles y font l’apprentissage des techniques agricoles et artisanales utiles pour avoir un métier et trouver un travail.

Monument historique

En 1898, l’État cède le domaine à Edmond Blanc, qui y fera construire, autour des vestiges du château de Fouilleuse et de la ferme, plusieurs pavillons dont son habitation personnelle, un manoir de style anglo-normand . Ceux-ci vaudront au site d’être classé monument historique en 1986. Depuis Edmond Blanc et ses héritiers, le domaine est passé entre les mains de l’industriel Marcel Boussac en 1954, qui a opéré de nécessaires travaux de modernisation, puis de France Galop en 1974 et enfin, pour partie, du Paris Country Club en 1981. Il s’enrichit alors d’une piscine, de courts de tennis, d’un parcours de golf sur la pelouse centrale et, en 2014, d’un hôtel de luxe, le Renaissance, conçu dans le style anglo-normand caractéristique de l’hippodrome. Ce lieu huppé sait cependant s’ouvrir à toutes sortes de manifestations et renouer avec son histoire, comme lors du traditionnel Salon du terroir…